Le journal des causes justes.

Une campagne de vaccination sur la Rougeole, rubéole a débuté au Burkina Faso du 22 au 28 novembre 2019. Une énième campagne qui a eu son lot d’avantages pour les bébés. Cependant, des réticences persistent sur l’efficacité de la vaccination. Nous avons voulu en savoir davantage auprès de la population et des spécialistes de santé.

illustration de vaccination

" Je ne sais même pas. Il y a tellement de vaccination des enfants que souvent on doute que ce soit efficace. Ce n’est pas tous les jours, mais nous doutons souvent ", ce sont les propos de Zalissa NIAMPA lors de la campagne Rougeole à Djibo dans la province du Soum. Elle n’est pas seule à penser ainsi. Ils sont nombreux les parents dans les campagnes à se demander si les campagnes de vaccination ne sont pas multipliées parce que les produits ne sont pas efficaces. Pourtant de l’avis des spécialistes, la vaccination est le moyen de prévention le plus social qui existe. En plus, elle présente de nombreux avantages. Selon Dr Annick SIDIBE, cadre à la Direction de la promotion de la vaccination " la vaccination est un moyen de prévention accessible aux pauvres et qui coûte moins cher pour les familles quand ce n’est pas gratuit ". Quid de l’objectif des campagnes multiples ? L’objectif de la vaccination est de provoquer chez l’individu une protection spécifique contre un agent pathogène de manière à éviter l’infection et ses conséquences en cas de contact ultérieur. Selon le site www.who.int de l’OMS, " les avantages de la vaccination sont nombreux : apporter une protection individuelle contre des maladies mortelles (rougeole, Hib, coqueluche, tétanos, méningocoque, diphtérie, poliomyélite…), des complications potentiellement graves (oreillons, rubéole, zona…), des infections induisant des cancers (hépatite B, papillomavirus) ou pour lesquels il n’existe pas de traitement curatif (poliomyélite, rougeole, oreillons, rubéole, papillomavirus…), produire une "immunité de groupe " au sein de la collectivité, de manière à protéger les sujets non immunisés ou fragiles (nourrissons, personnes âgées, patients immunodéprimés, femmes enceintes), diminuer la morbi-mortalité des infections à prévention vaccinale : la vaccination permet d’éviter chaque année 2 à 3 millions de décès à travers le monde selon l’OMS.
Selon Docteur SIDIBE, la vaccination a pour but " d’éliminer certaines infections (la diphtérie en France, la poliomyélite dans plusieurs continents, la rougeole et la rubéole dans plus de 50 pays) jusqu’à l’éradication (la variole à la fin des années 1970). Elle a un but social aussi car elle diminue les coûts de santé et les résistances aux antibiotiques (avec notamment le cas du pneumocoque résistant aux pénicillines) ".

Combattre les rumeurs
Des parents d’enfants pensent que les Partenaires techniques et financiers (PTF) s’activent pour multiplier les campagnes de vaccination car ils auraient d’autres visées. " La multitude de campagnes de vaccination inquiète. Dans le temps elles étaient rares. Aujourd’hui, il arrive que nous soyons suspicieux. La raison est que les campagnes se multiplient. Il y a peut-être un agenda caché ", commente Issa Sawadogo, du village de Nedego. Il est soutenu dans son argumentaire Véronique Zoungrana, vendeuse de dolo à Pabré qui pense que les effets secondaires de la vaccination cachent un dessein inavoué et pas clair. Or, les spécialistes en santé sont formels, il peut arriver des effets secondaires à l’issue d’une séance de vaccination mais cela est sans grands risques. Du reste au Burkina Faso et comme dans les pays signataires de la charte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un Règlement sanitaire international (RSI) est mis en place. "

Pour Docteur YAMEOGO, membre du comité scientifique du Règlement sanitaire international Burkina Faso est formel, " on ne peut pas mettre un vaccin dans notre pays qui ne réponde pas aux normes de santé. Au moins quinze années sont consacrées aux tests préalables avant l’introduction d’un nouveau vaccin ". Pour Dr crépin Hilare DADJO, spécialiste en communication en matière de santé, " il y a ce qu’on appelle les Mappy, c’est-à-dire les effets secondaires qui peuvent être liés à la vaccination mais ce sont des petits effets (petites vertiges, nausées…) qui passent au bout de quelques temps ".
Il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat. La vaccination est pour les ménages un moyen efficace de bien-être. Surtout les ménages pauvres ! Ne dit-on pas que bien se porter c’est économiser les frais prévus pour les soins de santé. Roger SAWADOGO