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Procès du putsch manqué

« Fiancée Delta fils », intrépide soldat

Grand film à la Une le 1er avril 2019 au Tribunal militaire installé exceptionnellement à Ouaga 2000. Cette étape consacrait la fin des éléments sonores du procès du coup d’Etat de septembre 2015 avec comme actrice principale Fatoumata Thérèse Diawara, belle-fille du Général Diendéré alias « Fiancée Delta fils »

Comme plat de résistance de ce premier jour du mois d’avril, les communications téléphoniques entre Fatoumata Thérèse Diawara et certains hauts gradés de Côte d’Ivoire et du Burkina. Parmi ses interlocuteurs, le colonel Bagayoko en Côte d’Ivoire, les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé et son concubin à l’époque Ismaël Diendéré et enfin le caporal Saboué Massa.

Dans l’une de ces pièces, l’on entend Fatoumata Thérèse Diawara (appelée « Fiancée Delta fils ») donner du bagout aux éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Elle les incite à sortir du camp, au lieu d’y rester cantonnés. Elle suggère à son interlocuteur de ne pas attendre l’arrivée des médiateurs de la CEDEAO annoncés mais de sortir pour créer la crise et tirer sur les chars de l’armée qui se dirigeraient vers leur bastion, le camp Naaba-Koom. Mieux, le « soldat Fiancée » pousse les « môgôs » à ne pas remettre les armes.
L’interlocuteur qu’elle appelait régulièrement n’était rien d’autre que le caporal Saboué Massa, chauffeur du général Gilbert Diendéré avec lui elle avait une idée globale de ceux engagés pour le succès du putsch. Les traces d’une complicité avérée de la « Dame de fer » se retrouvent dans des conversations où elle rassure le caporal qu’il faut créer le chaos avant l’arrivée des médiateurs. Elle semble dire à bien de niveaux, « aidons-nous et le ciel nous aidera ». Morceaux choisis au sujet des aides extérieurs pour la réussite du coup d’Etat manqué : « Ils ne vont pas venir si vous ne commencez pas ».
La conversation avec Djibril Bassolet n’est pas moins compromettante. Dame Diawara lui témoigne son soutien avant son arrestation et motive les éléments du RSP à aller au camp Paspanga pour libérer « celui qui devrait les financer ».
L’entretien entre un certain Ilboudo et le capitaine Abdoulaye Dao montre une tendance avérée de ceux qui semblent avoir perpétré le coup d’Etat à renverser la tendance quand la messe semblait ne pas être d’une bonne liturgie pour le RSP. Au bout du fil, Ilboudo l’une des erreurs du RSP c’est de ne pas mettre aux arrêts des personnalités comme Sheriff Sy, le président du CNT, et certains leaders d’OSC. Aussi, il note que le soutien populaire en faveur des putschistes est faible parce que ceux qui peuvent les soutenir ont les moyens, mais ont fui le pays de « peur de mourir ».
Il suggère à l’officier de faire intervenir leurs complices pour qu’ils prennent le Nord du pays. Le mutisme du capitaine Abdoulaye Dao a été interprété soit comme un aveu tacite, soit comme une désapprobation en fonction du fait qu’on soit avocat des victimes ou de l’accusé. Camille OUEDRAOGO.

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